Abbygaëlle Jones

Non loin de la ville, une voiture noire roulait à une vitesse respectable. A l’intérieur, un couple composés de deux personnes de plus ou moins vingt-huit ans se chamaillent gentiment. La cause de leur dispute ? Leur petite fille de deux mois qui dort chez les parents du jeune homme ; Abbygaëlle Jones. C’est leur fierté, leur rayon de soleil car la petite est assez drôle, bien qu’elle ne sache presque rien faire à cet âge si bas. « Elle est magnifique », selon ses parents. Malheureusement, trop occupés à rigoler, ils ne voient pas le panneau stop à quelques mètres d’eux. Et ce qui du arriver arriva.
Un bruit sourd déchira la nuit. Un bruit presqu’assourdissant.
Les deux véhicules entrés en collision sont en feu. La portière du côté passager de la voiture familiale est complètement arrachée. Sortant de sa camionnette, l’homme qui la conduisait, âgé de plus ou moins quarante ans, se dirige en courant vers ce qui reste du moyen de transport des Jones. Essayant d’écarter les débris, il retrouve un corps ensanglanté, visiblement d’un homme, toujours en vie mais bien mal en point, et évanouie. Et dans ses bras, blême, les yeux ouverts, une jeune femme d’une beauté éblouissante : elle a de longs cheveux blonds et un regard vert émeraude extrêmement intimidant. James Jones sera emporté à l’hôpital le plus proche dans un état critique. Il décédera quelques jours plus tard, d’un arrêt cardiaque. Laissant une orpheline, la petite Abby est livrée à elle-même dans ce monde qu’elle vient de découvrir.

C’est ainsi que commence l’histoire de la jeune femme, un bébé de deux mois dormant chez ses grands parents.

Mais sa grand-mère décide de prendre l’enfant en charge. Et malgré leur âge avancé, ils élèvent la petite comme leur propre fille - ce qui n’est pas faux, en partie. La petite développe un sens logique incroyable (Mais elle n’arrive pas à la cheville de Reid, soyons clair) mais même si la nature l’a dotée de ce sens pratique très avantageux, elle ne l’a quand même pas épargné, en la faisant naître dyslexique. Lire quelques secondes l’épuise, à voir les lettres former une soupe qu’elle n’arrive pas à déchiffrer. Elle assassinera trois livres d'anglais de rage. Malgré cet inconvénient, elle parvient à se débrouiller à l’école et elle ne va pas en dessous de B dans ses notes. Et elle apprend de ce problème à se débrouiller toute seule, car plus ses « parents » vieillissent, plus ils ont du mal à lire, et elle aussi d’ailleurs. Tant mieux, car à quatorze sa grand-mère décède suite à une attaque, et son grand père ne tarde pas à la rejoindre dans l’au-delà, refusant de se nourrir après la mort prématurée de sa femme. A partir de là, Abby fut transportée de foyer d’accueil en foyer d’accueil avant de trouver - Enfin ! - un couple de quarante ans qui accepte de la garder. A 18 ans, elle rentre à l’université pour faire ses études de professeur de maternelle, sa dyslexie limitant ses choix. Elle aurait voulu faire quelque chose dans la musique, mais si elle ne sait déjà pas lire les lettres, alors les notes ! Une fois son diplôme en poche, elle décide de s’installer là où ses parents vivaient autrefois. Elle ne manque pas de remercier le couple serviable et aimable qui l’a adoptée et qui a fait de ce qui lui restait d’enfance un vrai paradis. Néanmoins, en revenant à Quantico, beaucoup de choses vont revenir sur le tapis et la demoiselle va commencer à croire, en voyant certaines choses assez troublantes, que la mort de ses parents n’était pas qu’un simple accident…

Ne vous méprenez pas : Abby n’est pas celle qu’on croit. Malgré ses airs doux et sa voix envoutante, elle est plus complexe que ça. Elle n’est pas faite pour être en tête de file et encore moins pour donner des ordres. Elle essaie de préserver son délicieux sourire la plupart du temps mais quand on regarde au plus profond de ses yeux, on peut voir toute sa peine, sa douleur, sa souffrance. Elle ne se confiera que très rarement et qu’à une personne en qui elle a un très grande confiance. Elle est arachnophobe : qu’elle soit grosse ou petite, ça revient au même aux yeux de la demoiselle qui est prête à enfermer une personne innocente dans la même pièce que le monstre pour qu’il la tue. Elle n’a pas vraiment d’amis, car avec sa dyslexie et en même temps sa grande logique, personne ne l’aimait réellement, tant à l’orphelinat qu’à l’école. Elle n’est pas non plus très liante et restera dans son coin, évitant de prendre la parole, s’adressant aux autres quand elle juge nécessaire d’intervenir. Elle sera très bonne pour calmer le jeu et les embrouilles, et généralement c’est sur elle qu’on remettra la faute. Serviable et aimante, elle est un compagnon idéal mais elle garde toujours en tête ce que les gens lui ont fait depuis qu’elle est née donc restera quand même renfermée. Courageuse et intrépide, elle agira quand bon lui semble mais elle ne prend pas ça à la légère : elle réfléchit toujours avant d’agir et chacun de ses faits et gestes ont été minutieusement pensé quelques secondes avant. Elle proposera toujours une épaule où pleurer mais ne pleurera jamais sur l’épaule des autres. En gros, c’est quelqu’un de très discret mais agréable, qui aura plus tendance à cacher ses sentiments qu’à les crier à haute voix.